Platon – La relation complexe entre le beau et l’avantageux

Platon
Πλάτων 

  • Hippias Majeur : Socrate s’entretient avec Hippias (un sophiste) sur le sujet de la beauté. Malgré les tentatives de réponses d’Hippias sur la définition de la beauté et son expertise sur celle-ci, Socrate soulève des contradictions et des problèmes logiques dans ses arguments. Le dialogue explore ainsi les notions de beauté, de savoir et de vérité, tout en remettant en question les prétentions des sophistes à la sagesse et à la connaissance. Finalement, le dialogue s’achève sans qu’une définition claire de la beauté ne soit atteinte, mettant en évidence les limites de la pensée et la difficulté de saisir des concepts abstraits.

« SOCRATE. « Puisque vous avez fait fausse route, répliquera notre homme, dites-moi de nouveau l’un et l’autre quel est le beau qui se rencontre dans les plaisirs de la vue et de l’ouïe, et vous les a fait nommer beaux préférablement à tous les autres. » Il me paraît nécessaire, Hippias, de répondre que c’est parce que de tous les plaisirs ce sont les moins nuisibles et les meilleurs, qu’on les prenne conjointement ou séparément. Ou bien connais-tu quelque autre différence qui les distingue des autres ?

HlPPIAS. Nulle autre ; et ce sont en effet les plus avantageux de tous les plaisirs.

SOCRATE. « Le beau, dira-t-il, est donc, selon vous, un plaisir avantageux » Il semble bien, lui répondrai-je. Et toi ?

HIPPIAS. Et moi aussi.

SOCRATE. « Or, poursuivra-t-il, l’avantageux est ce qui produit le bien, et nous avons vu que ce qui produit est différent de ce qui est produit nous voilà retombés dans notre premier embarras ; car le bien ne peut être le beau, ni le beau le bien, s’ils sont différents l’un de l’autre. » Nous en conviendrons assurément, Hippias, si nous sommes sages, parce qu’il n’est pas permis de refuser son consentement à quiconque dit la vérité. »

Platon, Hippias majeur, 303e-304a


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